Il existe un grand mythe qui s’est forgé à côté des exploits du roi Arthur. Tout le monde le sait, la légende arthurienne fait également référence à l’aventure incroyable des chevaliers de la Table ronde. Elle raconte l’histoire de ceux qui sont décrits comme des chercheurs de connaissance, lancés dans une quête initiatique. Ils devront tout au long de leur aventure prouver leur bravoure et mettre à l’épreuve nombre de leurs valeurs. Comment naît l’histoire des chevaliers de la Table ronde ? Quelles étaient leurs valeurs ? Découvrons tout cela ensemble.
Quelles sont les origines de la légende ?
La toute première mention de la Table ronde dans les écrits remonte vers 1150. C’est bien le moine anglo-normand, Robert Wace, qui en parle pour la première fois dans le Roman de Brut. L’histoire s’articulera notamment autour du roi Arthur, fils d’Uther Pendragon, de sa naissance spectaculaire, de ses affrontements contre les Saxons et de ses guerres et de ses conquêtes. On y raconte les fois où le roi triomphe de l’Écosse, de l’Irlande, de la Gaule et des Romains.
Le Roman de Brut érige la figure d’Arthur comme symbole de puissance et la gloire. Initialement composé pour le roi d’Angleterre Henri II Plantagenêt, le récit flattait sans l’ombre d’un doute les ambitions et les rêves de prestige de la cour d’Angleterre de l’époque. Wace y place alors astucieusement la légende des chevaliers d’Arthur, sans manquer de présenter la Table ronde comme un lieu idéal. Le but étant de rallier à la cause de la cour l’élite des chevaliers tout en ne créant aucune hiérarchie entre les rangs.
Les valeurs des chevaliers
Pour créer la légende des chevaliers de la Table ronde, Robert Wace s’inspire de récits d’origine bretonne qui auraient circulé en Occident. Au sortir, il demeure assez logique de voir dans l’établissement de la Table ronde l’allusion à une ancienne coutume d’origine celtique qui souhaite que les guerriers siègent tous autour de leur chef. Néanmoins, cette hypothèse vraisemblable n’explique pas tous les aspects de l’institution de la Table ronde.
En effet, les valeurs et les us au sein de la chevalerie au moment où Wace rédige son œuvre ne correspondent pas. Celle-ci constituait un compagnonnage guerrier caractérisé par certains rites d’initiation comme l’adoubement. À noter que la chevalerie était également marquée par l’exaltation du mérite personnel et par un esprit de caste assez développé parmi ses membres.
Une légende populaire en Europe
La production littéraire autour du roi Arthur et de ses chevaliers va connaître un énorme succès en Europe à partir du XIIe siècle. Ces récits deviennent une référence commune à tous les dirigeants de l’Europe de l’Ouest. Le public semble beaucoup les apprécier et plusieurs auteurs vont émerger pour essayer d’étoffer la légende.
On raconte même que des banquets étaient organisés où les participants se déguisaient en chevaliers de la Table ronde. Chrétien de Troyes, auteur français, rédige lui aussi des romans pour mettre en scène le périple de ces valeureux chevaliers. Ils connaîtront un succès immense. Le nombre de manuscrits qui virent publier des récits arthuriens en atteste.